Accès 3G, 4G, wifi, lancée en grande pompe courant 2012, l’opération de couverture réseau des CFF avance. Lentement, mais sûrement.
Sou’al Hemma
L’année prochaine, surfer sur la Toile devrait être possible dans tous les trains grandes lignes. Et plus encore. D’ici à 2020, les CFF prévoient de connecter l’ensemble du trafic régional. Amplificateurs de signal, services wifi et implantation d’antennes supplémentaires, tous les moyens seront bons pour satisfaire les voyageurs.
Les progrès et les failles.«A ce jour, plus de 70% du trafic grandes lignes est équipé de répéteurs ou amplificateurs de signal», précise Frédéric Revaz, porte-parole des CFF. Signalisés au moyen d’un autocollant bleu avec des barrettes blanches, ces appareils permettent une transmission 2G/3G/4G des données depuis les appareils mobiles. Un procédé qui, pour l’heure, ne convainc pas la majorité. A l’instar de ce jeune homme, assis à l’étage de l’Intercity Berne-Lausanne. «Cela fonctionne un peu mieux, mais la communication s’interrompt encore souvent.»
Cette solution a par ailleurs fait déchanter les utilisateurs ne jurant que par le wifi, option gratuite initialement envisagée. «Nous avons renoncé aux modems wifi, car ils ne garantissaient pas une aussi bonne qualité de réseau», explique le porte-parole. Et Loïc Pfister, ingénieur en informatique, de nuancer: «Le réseau dépend avant tout des antennes. Entre Berne et Zurich, il y en a assez pour que la connexion soit bonne alors qu’entre Lausanne et Fribourg, ce n’est pas le cas, ce qui entraîne, malgré les amplificateurs, des coupures fréquentes.»
Dernier point noir au compteur, les heures de pointe. Ces moments de forte densification sont en effet fatals au réseau 3G qui, saturé par le nombre d’utilisateurs, peine à fonctionner.
Résultat: un système payant et inabouti qui aura, pour le moins, l’avantage de rassurer les amateurs de calme ne voyageant pas en 1re classe, seule bénéficiaire de wagons-silence.
A défaut de monter à bord des trains, les modems s’installent toutefois dans les gares. Après les stations pilotes de Wetzikon, Berne Wankdorf et Berthoud, celles de Morges, Nyon, Montreux et Vevey ont ainsi été dotées du wifi gratuit. Et, d’ici à la fin 2015, les cent gares les plus fréquentées seront équipées. «Grâce à ce système, on peut télécharger, juste avant de monter dans le train et en quelques secondes à peine, billet, journal numérique, musique ou fichiers», promet Frédéric Revaz.
Les défis. Loin d’embellir le tableau, la situation sur les lignes régionales, dépourvues d’amplificateurs, y rajoute une couche d’insatisfaction. Conscients de la situation, les CFF comptent équiper les véhicules en question. Ils ont par ailleurs entamé des discussions avec les opérateurs de téléphonie mobile afin que ceux-ci implantent davantage d’antennes le long des lignes régionales. Des aménagements qui, une fois la question du financement des 66 millions nécessaires réglée, devraient permettre à l’ensemble des trains régionaux d’être reliés d’ici à 2020. A moins que, dans l’intervalle, la 5G ait rendu tout cela obsolète.