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Être Suisse. Par Céline Amaudruz

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Jeudi, 28 Juillet, 2016 - 05:59

Arborer le passeport à croix blanche aujourd’hui, c’est avant tout une responsabilité. C’est porter un héritage de liberté vieux de plus de sept siècles, une histoire faite de bravoure et de résistance face aux oppresseurs dès 1291 déjà. Par leur acte fondateur courageux, nos devanciers ont posé les bases de ce qui est aujourd’hui le pays dont nous sommes les ressortissants. La Suisse n’a plus connu de guerres depuis plus de cent cinquante ans alors que les conflits ont régulièrement ravagé notre continent.

C’est à celles et ceux qui ont œuvré avant nous que nous devons cette singulière situation dont nous profitons. Nous avons la chance de disposer, chacune et chacun, de droits inimaginables ailleurs. Chez nous, le citoyen est à la base de la politique, celui qui a le dernier mot, quel que soit l’échelon auquel il appartient. A chaque déplacement aux urnes, nous votons plus que nos voisins français en une vie, eux qui n’ont que le choix d’un parti ou d’un autre.

C’est un lourd privilège que de disposer de droits aussi étendus. Notre pays fonctionne sur la confiance que l’Etat place en chacun d’entre nous. Etre Suisse signifie donc que nous devons être à la hauteur de ce système qui nous vaut d’être libres mais aussi responsables. On l’oublie trop souvent, à l’heure où certains cherchent à séparer droits et devoirs, alors qu’ils sont consubstantiels.

Les mots latins ornant la coupole du Palais fédéral, Unus pro omnibus, omnes pro uno (Un pour tous, tous pour un), résument bien ce qui fait l’essence même de la Suisse, à savoir que nous sommes tous liés les uns aux autres dans une communauté de destins, où chacun est appelé à jouer son rôle. Au fil des siècles, en accueillant les cantons qui sonnaient à sa porte, la Confédération est devenue un trait d’union entre des langues et des religions différentes mais réunies sous une même bannière, la croix suisse.

Etre Suisse, c’est être fier de nos racines et confiant dans l’avenir. Cet avenir que nous nous dessinons souverainement comporte bien des inconnues, mais lorsque le doute fragilise nos âmes, rappelons-nous les mots du bourgmestre de Strasbourg devant arbitrer le litige religieux entre Zurich et Zoug à la suite de l’épisode de la soupe au lait de Kappel en 1529: «Vous, Confédérés, vous êtes d’étranges gens; quand même vous avez noise ensemble, vous restez pourtant unis, et n’oubliez jamais la vieille amitié.» 

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