Uwe Buse
Zoom. Une minute, c’est vite passé. Sur la Toile, cela peut signifier 20 millions de messages WhatsApp ou 347 000 tweets. Cette accélération des échanges n’est toutefois pas éternelle.
Après plus de vingt ans de World Wide Web, les données fusent plus que jamais sur la Toile. On consulte, on achète, on communique. Mais combien? La société américaine Excelacom s’est donné la peine de compter. Les chiffres sont incroyables.
En une minute, 150 millions de courriels sont envoyés, 2,4 millions de requêtes postées sur Google et 970 000 profils de candidats à l’amour ou à l’aventure évalués par Tinder. Amazon réalise un chiffre d’affaires de plus de 200 000 dollars à la minute, 1300 courses de taxi sont commandées à Uber, soit le double de l’an dernier.
Cette hausse fulgurante des données échangées peut-elle continuer? Depuis les années 1970, la capacité des puces double tous les deux ans, comme l’établit la loi de Moore (du nom de Gordon Moore, ex-CEO d’Intel). Mais cette loi ne s’appliquera bientôt plus. Dès 2020, les transistors sur les puces seront si minuscules et si serrés que les lois troublantes de la physique quantique les rendront imprévisibles. On voit mal ce qu’il adviendra dès lors de la croissance de l’internet.
Peut-être verra-t-on un changement de paradigme: au lieu du toujours plus, ce sera l’avènement du toujours mieux. A l’exemple du transport aérien, pour qui la vitesse est depuis longtemps devenue un facteur secondaire. Les Boeing 787 ne volent pas plus vite que leurs ancêtres des années 1950. Mais le transport aérien s’est quand même profondément modifié: il est notamment devenu beaucoup plus sûr. Et c’est ce qu’on attend aussi du Net.
© DER SPIEGEL
Traduction et adaptation Gian Pozzy