C’est le jeu des vases communicants. Le 9 février 2014, le peuple suisse a approuvé l’initiative de l’UDC pour limiter l’immigration, décision qui a incité le Conseil fédéral à ne pas ratifier le protocole sur l’extension de l’Accord sur la libre circulation des personnes avec la Croatie. Très fâchée, l’Union européenne a d’abord gelé toute négociation sur le programme Horizon 2020, puis approuvé une solution transitoire valable jusqu’à fin 2016. Elle exige de la Suisse qu’elle tienne ses engagements sur la Croatie si elle veut regagner son statut d’associé à ce programme européen doté de 79 milliards d’euros.
En juin dernier, l’Assemblée fédérale a encore compliqué la donne. Le Parlement a conditionné la ratification du protocole sur la Croatie à une solution concertée entre la Suisse et l’UE sur la mise en application de l’initiative de l’UDC. Voyant le danger, le ministre de la recherche, Johann Schneider-Ammann, s’est battu pour éviter cet écueil supplémentaire, en vain.