Prévoyance. La quasi-disparition des rendements a retiré aux produits d’assurance sur la vie l’essentiel de leur attractivité pour financer une retraite. Pourtant, des solutions peuvent toujours se révéler intéressantes. Ne serait-ce que comme diversification.
Morte, l’assurance vie? Les experts en prévoyance ne lui trouvent plus guère d’attrait et les assureurs eux-mêmes peinent à croire encore au potentiel de cette activité. «Nous ne plantons plus une seule nouvelle police auprès de la clientèle», se plaignait, en privé, l’un d’entre eux au printemps dernier. L’érosion constante des rendements a fortement réduit les possibilités de gains pour les assurés, qui ne voient plus l’intérêt de se lier contractuellement pour dix ou vingt ans avec des promesses de revenu proches de zéro.
Avantages fiscaux
L’assurance vie n’est toutefois pas éliminée du marché. Son rôle premier, promettre un revenu ou un bas de laine à un survivant, garde sa raison d’être. Elle peut aussi servir de garantie lors de la conclusion d’une hypothèque, une solution intéressante pour tout acquéreur ne disposant pas de beaucoup de fonds propres (c’est, du reste, souvent une exigence de la banque).
Enfin, son rôle dans la prévoyance ne peut pas être simplement écarté. Une rente, quelle que soit sa forme, peut compléter le revenu d’un ménage retraité dont la prévoyance professionnelle présente des lacunes et n’offre pas les ressources nécessaires pour garantir un niveau de vie suffisant. Elle peut aussi avantager le conjoint survivant, voire les héritiers, après le décès du titulaire.
Les aspects fiscaux ne doivent pas être écartés, car ils permettent souvent de substantielles économies d’impôts. C’est même souvent le principal argument en faveur de l’assurance vie.
Néanmoins, ces solutions doivent être considérées par le preneur d’assurance pour ce qu’elles sont: de simples options. Le salarié a tout avantage à chercher à compléter, en premier lieu, son 2e pilier, dont la rémunération des avoirs est supérieure à celle d’une assurance vie sur la durée totale de cotisation. L’épargnant doit aussi considérer la possibilité du 3e pilier libre (c’est-à-dire non lié à des produits de placement), dont les coûts sont extrêmement réduits et la rémunération ajustable d’une année à l’autre. L’indépendant doit penser à s’assurer en priorité contre la perte de gain avant de penser à sa prévoyance.