Épisode 1: le dernier coup de fil
«La peine de mort, c’est le miroir grossissant des problèmes non résolus aux Etats-Unis. A commencer par l’injustice sociale et la question raciale», insiste Patrick Chappatte. Le dessinateur du Temps sait de quoi il parle. Depuis 2014, année d’un long séjour outre-Atlantique, lui et sa femme, Anne-Frédérique Widmann, multiplient les projets collaboratifs* autour de la peine capitale, appliquée dans une vingtaine d’Etats américains.
Avec l’aide d’autres «cartoonistes», mais aussi de dessins fournis par les prisonniers qui croupissent dans les couloirs de la mort, à l’isolement. Une exposition itinérante, vue au printemps à Morges et à Genève, témoigne de cet effort conjoint, à l’intérieur et à l’extérieur des prisons, d’attirer l’attention de l’opinion internationale.
Patrick Chappatte a lui-même réalisé un remarquable reportage BD sur la peine de mort aux Etats-Unis, publié en mai dans le New York Times. Le voici en trois épisodes dans L’Hebdo, où Chappatte s’était lancé dans le journalisme dessiné en 1995, à l’occasion d’un voyage en Amérique du Sud.
Avec Joe Sacco ou Guy Delisle, il est un pionnier d’un genre qui renouvelle la narration journalistique, alliant la subjectivité du dessin à la précision factuelle. A la fois terrible et sensible, son reportage BD éclaire une situation carcérale intolérable, inconnue de la majorité des Américains. Le voici, à l’heure même où deux candidats aux vues divergentes sur la peine de mort se battent pour accéder au pouvoir à Washington.
* windowsondeathrow.com, plumes-croisees.com
La semaine prochaine «Episode 2: Comment ne pas devenir fou à l’isolement»
Retrouvez la série sur www.heb.do/chappatte