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Le flexitarisme, pour un avenir plus vert

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Jeudi, 29 Septembre, 2016 - 05:51

Anaelle Vallat

Décodage. Consommer moins de viande, d’œufs ou de fromage et privilégier les produits locaux, mais sans dogmatisme. Le flexitarisme séduit une population préoccupée par son impact sur l’environnement.

Au début, il y avait les végétariens. Longtemps considérés comme des bobos écolos et souvent montrés du doigt, d’avant-gardistes ils sont petit à petit devenus à la mode. Une fois ces marginaux acceptés, surfant sur la vague sont arrivés, dans le désordre, véganes, paléos, végétaliens, pesco-végétariens, lacto-végétariens, crudivores, granivores et autres frugivores. Au XXIe siècle, définir sa façon de manger et, plus généralement, sa façon de consommer est devenu un must.

Nouvel arrivé: le flexitarien. Contraction de flexible et de végétarien, sa définition est très vaste. Réduire sa consommation de viande, de protéines animales, de gluten, ne pas acheter de produits carnés mais en manger à l’extérieur, ne manger qu’une fois par semaine des protéines animales, faire un jeudi sans viande… Il y a autant de définitions que de flexitariens. Sur le site flexitarisme.com, aucune table de loi pour les disciples de cette nouvelle tendance alimentaire.

«Le flexitarisme est un terme pour décrire un mode de consommation où le fait de manger moins de viande et de privilégier le local ou le bio est conscientisé. La consommation responsable se fait au quotidien», définit Régis Matthey, 29 ans, lui-même flexitarien.

Juste une mode?

Les mauvaises langues diront que ce n’est qu’une nouvelle mode, bientôt dépassée par le prochain «-isme». Valerio Rizzo, biologiste et nutritionniste à Lausanne, ne le voit pas d’un mauvais œil. «S’il n’y avait pas de mode, les gens ne sauraient pas que ça existe et n’auraient pas conscience qu’il existe une autre façon de faire.» Les démarches individuelles sont conscientisées. «Nous avons besoin de dénommer les choses. Cela permet de se reconnaître, de se retrouver, d’échanger commentaires et impressions. Ainsi, des niches deviennent de plus en plus importantes. Les gens changent petit à petit leur mentalité, on observe une certaine ouverture», ajoute-t-il.

Nombreux sont ceux qui se réclament du végétarisme alors qu’ils mangent du poisson, ou végétaliens et mangent des œufs de la ferme de temps en temps. Les mots n’ont que le sens qu’on leur donne, mais ils rendent les gens attentifs à leur assiette. «Au final, je ne me revendique pas flexitarien ou climatarien mais, si cela aide les gens à conceptualiser un mode de consommation plus responsable, c’est tant mieux!» soutient Régis Matthey.

Argument écologique

Cette tendance renvoie au débat plus large sur la façon de consommer dans notre société. La question des produits d’origine animale est indéniablement liée à celle d’un avenir plus vert. Selon une étude du WWF publiée en début d’année, un flexitarien dépenserait l’équivalent de 1495 kg de CO2 par année. C’est nettement moins que les 2326 kg d’un carnivore ou les 1837 kg de la moyenne suisse. «Quand on connaît les ressources nécessaires pour produire 1 kg de viande, on se dit que le monde ne tourne pas rond. Si chacun diminuait un peu sa consommation de viande, la planète s’en porterait mieux», défendent Aurore et Thomas, qui se disent à 70% végétariens, 25% véganes et 5% carnistes...

Miroir d’une société qui bouge et d’une évolution des mentalités, les flexitariens ne se contentent plus de trier l’alu, de séparer le compost ou de prendre le bus, mais ils font le lien entre alimentation et impact sur l’environnement. Le flexitarisme donne accès à cette conscientisation à tout le monde, loin de l’extrémisme de certains régimes trop stricts qui peuvent décourager. Pascale Stretti, blogueuse et auteure culinaire, est végétalienne. Elle accueille pourtant à bras ouverts les flexitariens. «Je suis ravie que ce mouvement gagne de l’ampleur. Dès qu’on prend conscience de ce qu’implique notre steak quotidien, on finit par ne plus avoir envie d’y toucher.»

Que ce soit le premier pas vers un arrêt de produits animaux ou simplement une consommation plus intelligente, le flexitarisme encourage la prise de conscience. Le végétarien qui mord dans un bout de jambon perdu au milieu d’une quiche lorraine ne sera plus un «assassin», mais un flexitarien. 

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