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Thomas Jusselme: «La prochaine révolution sera celle du low-tech»

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Jeudi, 13 Octobre, 2016 - 05:46

Sylvie Ulmann

Thomas Jusselme est un chercheur au sein du Smart Living Lab de l’EPFL Fribourg, dédié à l’habitat du futur. Il plaide pour l’application d’une logique d’ensemble permettant d’effectuer des économies d’énergie réelles.

Vous nous mettez en garde contre un usage ludique et un peu inconscient des gadgets technologiques, mais tout n’est pas à jeter…

Absolument pas. Certains accumulent des informations qui nous aident à comprendre l’usage qu’on fait d’un bâtiment. De cette façon, on dépasse le modèle statique, imaginé pour un utilisateur standard, et on passe à un modèle dynamique, qui tient compte des comportements de chacun. On optimise ainsi l’exploitation des bâtiments et permet de mieux les concevoir grâce aux traces que laissent les usagers dans les technologies numériques. Elles permettent d’accumuler des connaissances sur la diversité comportementale.

Qui dit économies énergétiques pense souvent chauffage, mais y a-t-il d’autres pistes pour mieux gérer ces dépenses?

Oui, on peut coupler la mobilité au bâtiment. Mettons que vous circulez avec une voiture électrique. Un système de régulation intelligente devra être capable de déterminer s’il est plus intéressant à un certain moment de consommer directement l’énergie renouvelable produite par vos panneaux photovoltaïques ou si vous devez recharger les batteries de la voiture avec.

L’énergie ainsi stockée pourrait être consommée par la maison pendant la nuit et/ou employée pour un futur déplacement. C’est très complexe, car cela sous-entend que ce système doit pouvoir prédire les usages, accumuler les infos et optimiser les services en fonction des utilisateurs.

Cela signifie-t-il qu’on va vers toujours plus de technologie?

Pas forcément. Je crois beaucoup à un mélange de low-tech et de high-tech. Nous faisons par exemple de la recherche sur l’inertie thermique des bâtiments. Plus une maison est massive, plus elle stocke de l’énergie.

Mais, si on la construit et qu’on l’isole avec des matériaux énergivores, on va dépenser plus de CO2 qu’on va en économiser. Des matériaux biosourcés peuvent ainsi apporter inertie et isolation avec un impact global positif. Prendre en compte la dimension du cycle de vie et du carbone, c’est une logique d’ensemble. Qui dit smart ne dit pas forcément électronique. 

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