Avant que Ringier n’entre dans l’alliance, la SSR et Swisscom ont contacté informellement le groupe Tamedia.
Admeira est une coentreprise formée de Swisscom, de la SSR et du groupe Ringier afin de mieux répondre au défi de la révolution numérique dans le domaine de l’acquisition de la publicité. Face aux géants américains qui font déjà main basse sur deux tiers du marché de la publicité sur le Net, trois acteurs ont proposé une réponse suisse en créant la plus grande régie publicitaire du pays, Admeira. Forte de 280 collaborateurs, celle-ci dispose d’un portefeuille multimédia représentant 80 marques aussi variées que la RTS, TF1, Bluewin, Blick ou encore L’Hebdo.
L’idée a germé en 2014 lors d’une rencontre entre les dirigeants de Swisscom et de la SSR, qui ont développé ce projet dans le plus grand secret sous le nom de code «Tell». Conscients de la nécessité d’intégrer un éditeur dans le projet, ils ont – selon plusieurs sources de L’Hebdo – d’abord oralement invité le groupe Tamedia à se joindre à leurs travaux et réflexions.
Une information que dément le service de presse de Tamedia: «Nous n’avons jamais été contactés. Admeira a été présentée comme un club exclusif où les éditeurs ont été perçus uniquement comme clients.» Le refus de Tamedia a ouvert la voie au groupe Ringier, qui a immédiatement vu l’intérêt de rejoindre cette alliance.
L’annonce de la création d’Admeira en août 2015 a suscité d’énormes tensions au sein de l’association Schweizer Medien, dont Ringier a claqué la porte. Les éditeurs alémaniques, qui s’opposent à cette coentreprise, ont obtenu du Tribunal administratif fédéral (TAF) un droit d’accès au dossier et à la qualité de partie dans la procédure du département de la ministre de la Communication, Doris Leuthard. Celle-ci devra donc réexaminer le dossier en fonction de la décision du TAF.
