Anaelle Vallat
Zoom. Après le succès de la Lanterne magique, ses créateurs veulent initier au cinéma les enfants de 4 à 6 ans.
Créée par quatre cinéphiles passionnés (Francine Pickel, Vincent Adatte, Yves Nussbaum et Frédéric Maire, actuel directeur de la Cinémathèque suisse), la Lanterne magique est aujourd’hui incontournable. Depuis plus de vingt ans, ce club de cinéma international initie les spectateurs de 6 à 12 ans aux premières émotions véhiculées par le grand écran.
Ces dernières années, ses responsables se sont interrogés sur le besoin de proposer une structure pour accueillir les moins de 6 ans, âge minimum requis pour entrer jusqu’ici à la Lanterne magique. «Avec les portables, les ordinateurs et la télévision, les enfants entrent en contact de plus en plus jeunes avec une société imagée et connectée.
Ils ont de la peine à s’orienter dans le flux d’images actuel», explique Vincent Adatte, codirecteur de l’Association La Lanterne magique. C’est ainsi qu’Adeline Stern, programmatrice du club, a eu l’idée de le doter d’une sœur: La Petite Lanterne, une structure qui vise à éveiller à l’image les 4 à 6 ans, à leur donner la possibilité d’apprivoiser en toute confiance le cinéma.
Accompagnés de leurs parents, les petits membres du club pourront assister à six séances réparties sur deux ans. A chaque fois, un thème spécifique sera abordé – la musique dans les films, la diversité de la planète cinéma ou encore l’appréhension des émotions – et expliqué par une «ciné-exploratrice».
Les séances se feront en deux temps. D’abord, des extraits de films essentiels seront diffusés afin de guider le jeune public dans le monde du grand écran. Les enfants découvriront ensuite des courts métrages, souvent inédits, sélectionnés dans le respect de leur sensibilité.
Sur deux fronts
Les créateurs de la Petite Lanterne ont été attentifs à prendre également soin des adultes. En effet, si la Lanterne magique sert d’apprentissage pour devenir un spectateur autonome, la Petite Lanterne veut aussi favoriser les liens familiaux. «C’est important que les parents accompagnent leur enfant dans ses premiers pas cinématographiques, et c’est aussi un très beau moment à partager.
Nous avons sélectionné les courts métrages pour qu’ils soient aussi intéressants pour les adultes», souligne Vincent Adatte. Autre aspect novateur, les enfants peuvent continuer à explorer chez eux les thèmes abordés sur www.petitelanterne.org. Au cours du premier trimestre 2017, ce site proposera des jeux et activités à faire seul ou en famille, pour se remémorer la dernière séance ou se préparer à la prochaine.
Après Colombier (NE), Genève sera la deuxième ville à accueillir la Petite Lanterne, samedi 19 novembre à 10 h 15 au cinéma Pathé Balexert. La séance commence quinze minutes après la Lanterne magique, afin que les parents, après avoir déposé grands frères et grandes sœurs, puissent s’installer confortablement avec leurs puînés. Lausanne suivra en janvier 2017, avant Fribourg, Sion et Delémont. Au niveau national, l’implantation est prévue dans quinze villes en 2017, puis trente en 2018.