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Penser d’autres énergies: retour sur images

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Jeudi, 17 Novembre, 2016 - 05:56

Retour sur images. A l’automne 1981, pour son tout premier numéro, notre magazine mettait en  couverture l’âpre débat sur le projet de la centrale nucléaire de Kaiseraugst, qui sera finalement abandonné. L’occasion de rembobiner le fil de l’intérêt de «L’Hebdo» pour les questions énergétiques, les dangers et avantages de l’atome, le «business vert» ou les  promesses des technologies renouvelables. 

«L’important, d’abord, c’est que ce magazine existe»: ainsi commençait l’éditorial de Jacques Pilet dans le tout premier numéro de L’Hebdo, à l’automne 1981. Un N°1 dont la couverture, consacrée au projet de centrale nucléaire de Kaiseraugst, résonne trente-cinq ans plus tard avec force dans l’actualité. Le 27 novembre prochain, le peuple suisse votera pour ou contre une sortie programmée de l’énergie nucléaire.

C’est précisément dans ce type de question fondamentale que se situe la pertinence, voire la nécessité d’un magazine comme le nôtre. On peut faire des reproches à L’Hebdo, bien sûr, mais pas celui d’avoir oublié l’enjeu énergétique en Suisse.

Les couvertures republiées ici – nous aurions pu en choisir d’autres – témoignent d’un souci constant depuis trente-cinq ans de fournir des clés de compréhension: à l’éventuel abandon du nucléaire, aux dangers et avantages de cette énergie, aux autres solutions renouvelables, à la fin elle aussi programmée du pétrole, aux profondes conséquences en Suisse des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima.

Dès le premier numéro de L’Hebdo, la donne était claire: discuter de l’abandon de Kaiseraugst (ce sera fait en 1988), c’est bien opposer deux vues violemment contradictoires sur l’atome, les intérêts et le pragmatisme des uns contre la conscience et les espoirs des autres (lire "Nous qui sommes nés à Kaiseraugst").

Le débat était posé. Il a défilé ensuite à un rythme constant. Par exemple en 1984, à l’occasion du feu vert donné à la centrale de Leibstadt, alors que le monde questionnait le coût exorbitant de la fission. Jacques Pilet énonçait le choix:

«Considérer les avatars du nucléaire comme une malédiction (l’attitude des horlogers avant la dégringolade) ou comme une chance: celle d’une reconversion rapide vers des domaines encore en friche.» Six ans plus tard, en 1990, à l’occasion de la grande votation «Pour un abandon progressif de l’énergie atomique» (refusée à 52,9%), L’Hebdo détaillait ces domaines, de moins en moins en friche, devenus un «business vert» où la Suisse romande a de nombreuses compétences à faire valoir.

L’environnemental avant le chômage ou l’insécurité

En 2004, Alain Jeannet décrivait cette «foule d’atouts extraordinaires: une population consciente des enjeux environnementaux, des capacités de recherche et de développement fabuleuses...».

En 2007, il y a presque dix ans, notre magazine sondait les Suisses sur leur «première préoccupation»: l’état environnemental de la planète arrivait en tête, avant le chômage ou l’insécurité.

En 2011, juste après le désastre de Fukushima, Alain Jeannet notait dans un autre éditorial que «nous vivons la fin de l’âge nucléaire» et que la confiance du public s’est dissipée comme la vapeur sur une tour de refroidissement. Même si «on ne pourra pas, c’est évident, fermer toutes les centrales en activité du jour au lendemain. Pour plusieurs décennies encore, l’électricité d’origine nucléaire constituera une partie importante de notre mix énergétique.»

C’est ce que dit encore aujourd’hui le Conseil fédéral, qui recommande de rejeter l’initiative du 27 novembre «parce qu’elle entraînerait la fermeture prématurée des centrales nucléaires suisses. Il serait en effet impossible de compenser à temps l’abandon de l’électricité nucléaire au moyen d’une électricité issue d’énergies renouvelables et produite en Suisse.»

Mais cette même Suisse, «minuscule charnière de l’Europe et du monde», écrivait Jacques Pilet en 1990, est «condamnée à l’audace. Nos ancêtres l’avaient bien perçu au XIXe siècle. Nous avons tout, aujourd’hui, pour mettre en œuvre cette capacité d’inventer, de nous adapter vite aux donnes nouvelles: de bonnes écoles, une profonde culture industrielle, un peuple travailleur et encore pas mal d’argent.»

Une recommandation formulée il y a vingt-six ans mais qui reste actuelle, dans une actualité où de forts arguments persistent à s’entrechoquer. En particulier dans L’Hebdo

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