Les grands groupes chinois se lancent à l’assaut du monde en passant, notamment, par la Suisse. Non sans se heurter à quelques obstacles.
Annoncée en février 2016, l’absorption de la multinationale suisse Syngenta par ChemChina se révèle bien plus difficile que prévu. La Commission européenne a de nouveau reporté sa décision concernant cette mégafusion à 43 milliards de francs, la plus importante jamais annoncée par une société chinoise. Les parties doivent désormais patienter jusqu’à fin mars pour savoir si elles peuvent mener leur projet comme prévu ou si elles doivent le dimensionner à la baisse.
Les lenteurs de l’UE dans ce dossier répondent à l’activisme nouveau des grandes entreprises chinoises en matière d’acquisitions à l’étranger, qui ont atteint la valeur record de 248,5 milliards de dollars l’an dernier, sans oublier la Suisse où plusieurs noms sont tombés, partiellement ou totalement, dans leurs mains.
Un activisme qui n’est pas sans susciter craintes, heurts et résistances, pour des raisons tant économiques que culturelles (L’Hebdo du 25 février 2016). Et qui fait grincer des dents du fait que la Chine empêche les étrangers d’acquérir des participations majoritaires dans les entreprises basées sur son territoire. Ces craintes doublées de cette absence de réciprocité vont-elles sonner le glas de l’expansion chinoise?
Le frein viendra plus certainement de Pékin lui-même, le gouvernement chinois étant en train de restreindre les sorties de capitaux pour contrer la baisse de sa monnaie (lire La monnaie plonge, Pékin devient nerveux).