Dans des sociétés hyperconnectées, il est parfois difficile d’être vraiment attentif. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce problème à rester concentré. En tête, la recherche constante de nouveautés stimulée, dans le cerveau, par le circuit de la récompense, mais aussi le fait de vouloir travailler sur plusieurs tâches de front, alors que le cerveau n’est pas câblé pour cela.
Le circuit de la récompense
Le circuit de la récompense est au cœur de notre activité mentale. Il a pour but de favoriser tous les comportements apportant du plaisir et de l’excitation en reposant sur la création d’un lien entre une action et une récompense.
Les différentes structures du circuit de la récompense sont distribuées le long du faisceau médian du télencéphale, à savoir dans l’aire tegmentale ventrale, dans l’amygdale, dans le noyau accumbens , dans le septum et dans le cortex préfrontal . Au sein de ce circuit, les neurones communiquent principalement grâce à deux types de neurotransmetteurs: ceux des opioïdes et la dopamine. Les opioïdes ont des effets similaires à ceux de l’opium. Ils sont liés à la sensation de plaisir et de déplaisir. La dopamine, quant à elle, intervient dans la notion de motivation.
L’orientation de l’attention vers un stimulus apprécié du circuit de récompense déclenchera naturellement la réaction des neurones dopaminergiques, alors que la réorientation de l’attention vers un stimulus plus neutre interrompera la réponse dopaminergique et sera donc vécue comme une punition.
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Les dangers du «multitasking»
Le cerveau n’est pas câblé pour faire deux choses à la fois. Cette limitation est due à l’incapacité du cortex préfrontal latéral postérieur et du cortex frontal médian supérieur de procéder simultanément à des opérations impliquant des décisions. Les scientifiques pensent ainsi qu’un réseau neuronal dans la région du lobe frontal agirait comme un goulot central du traitement de l’information, limitant considérablement notre habilité à mener deux tâches de front.
Des recherches récentes ont aussi démontré que le multitasking avait pour conséquence de générer une compétition entre l’hippocampe et le striatum . Le premier est le centre de la mémoire déclarative, où sont stockées les informations pouvant être appliquées à de nouvelles situations. Le second est le siège de la mémoire procédurale, qui résulte d’un apprentissage automatique, presque subconscient et bien moins transférable. Quand il tente de mener à bien une double tâche, le cerveau aura naturellement tendance à utiliser le striatum. L’apprentissage sera donc moins bon et moins flexible à de nouvelles situations. Le souvenir sera encodé de manière plus superficielle.