▼Les faits
Le conseiller d’Etat de Bâle-Ville et président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé Carlo Conti a démissionné à la suite de l’affaire de ses revenus accessoires. Des «erreurs comptables» lui auraient rapporté, en quatorze ans, 111 000 francs en honoraires pour des conférences ou d’autres mandats. Somme qu’il a remboursée. Le politicien a examiné ses comptes après qu’une plainte a été déposée dans le canton de Bâle-Ville où ministres et hauts fonctionnaires sont soupçonnés de ne pas avoir reversé à l’Etat des honoraires d’au moins 320 000 francs payés pour des mandats au sein de conseils d’administration.
▼Les commentaires
Carlo Conti a pourtant récolté des louanges. Il est rare qu’un politicien tire les conséquences d’une erreur et démissionne, relève la Neue Zürcher Zeitung: «En règle générale, les fautifs s’accrochent à leur fonction.» Parce qu’il a «remboursé, assumé ses responsabilités et présenté ses excuses», la Schweizer Illustrierte lui accorde sa rose hebdomadaire. Plus critique, à Bâle, la TagesWoche note que les services du personnel du canton adressent chaque année un document aux ministres, les priant de déclarer leurs revenus accessoires. Carlo Conti aurait eu maintes occasions de découvrir ce qu’il appelle ses «oublis».
▼A suivre
L’affaire éclaire les pratiques diverses pour tous les conseillers d’Etat du pays. Les Bernoises Barbara Egger (PS) et Beatrice Simon (PBD) annoncent qu’elles renoncent à leurs revenus accessoires, respectivement 50 000 et 21 000 francs. Les élections cantonales de mars éveillent la sensibilité de ces politiciennes dans un canton en grande difficulté budgétaire.