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«50 000 immigrés par an au maximum»

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Jeudi, 23 Janvier, 2014 - 05:56

Heinz Brand.Le conseiller national grison, ancien chef cantonal des migrations et grand spécialiste de la question à l’UDC, esquisse pour la première fois la manière dont il envisage la mise en œuvre de l’initiative.

La Suisse affiche un solde migratoire annuel d’environ 80 000 personnes. Quel serait le plafond acceptable selon vous?
Il faut mettre en corrélation l’immigration avec l’émigration. Je peux m’imaginer qu’on fixe le nombre d’immigrés au niveau de celui des émigrés de l’année précédente, ce qui permettrait de stabiliser la situation. De toute façon, on ne devrait pas dépasser 40 000 à 50 000 immigrants par année.

Vous ciblez surtout le regroupement familial pour limiter l’immigration. Quelles propositions faites-vous?
Nous devrions établir des critères plus sévères sur le regroupement familial des pays tiers, de manière à pouvoir rester plus souples envers les ressortissants européens. Pour ces derniers, je propose d’introduire un délai d’attente avant d’autoriser le regroupement familial, mais ne dépassant pas douze à dix-huit mois.

Cela ne dissuaderait-il pas les Européens très qualifiés de venir travailler en Suisse?
L’expérience montre que, malheureusement, il y a encore trop peu de cerveaux qui viennent en Suisse. Cela dit, le marché du travail suisse reste très attrayant pour un cadre supérieur, de sorte que même des gens qualifiés sont prêts à s’accommoder de restrictions temporaires. D’ailleurs, dans la pratique, ces cerveaux ne font pas venir tout de suite leur famille en Suisse.

Et pour les pays tiers?
Ici, le législateur est beaucoup plus libre d’agir concernant le regroupement familial. Nous pourrions fixer des critères qualitatifs à l’image du système par points adopté par le Canada. Celui-ci ne prévoit le regroupement familial que pour certaines branches, exige des connaissances linguistiques ou ne permet la venue du conjoint qu’à des conditions très strictes, ce qui permet aussi de mieux lutter contre les mariages forcés.

Dans le cas où votre initiative serait acceptée le 9 février prochain, que devra faire le Conseil fédéral si l’UE refuse de renégocier l’accord sur la libre circulation des personnes?Aucun pays en Europe n’est aussi touché par les effets de la libre circulation que la Suisse, ce qui remet peu à peu en question notre identité nationale. Si l’UE refuse à tout prix les mesures prévues par notre initiative, alors ce sera à elle de dénoncer tous les accords touchés par la clause guillotine, ce qui aurait aussi des conséquences négatives pour elle. C’est la raison pour laquelle je pense que l’UE entrera en matière. Il y a des précédents. Le Liechtenstein a ainsi introduit des quotas très restrictifs pour certains permis.

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Monika Flueckiger / Freshfocus
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