▼Les faits
Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann est sorti de son silence après les révélations de l’émission de la TV alémanique Rundschau sur les pratiques d’optimisation fiscale de son ancien groupe. Il affirme que l’entrepreneur qu’il a été a toujours agi en toute légalité, tout en rejetant toute faute morale.
▼Les commentaires
Après s’être complu durant dix jours dans le mutisme, le ministre de l’Economie a accordé des interviews à la NZZ, au Temps et au SonntagsBlick. «Tout était légal, tout a été transparent, tout s’est fait au su des autorités fiscales bernoises», souligne-t-il dans les trois médias. Le conseiller fédéral, qui «ne [s]e rappelle plus par cœur» le nombre de millions qui ont échappé aux fiscs bernois et suisse, insiste sur le fait qu’il a toujours agi dans le seul but d’assurer les 1300 emplois du Groupe Ammann à Langenthal. Pourtant, la presse dominicale a encore révélé que l’ancien conseiller national n’avait pas fait figurer ses filiales offshore dans le registre des parlementaires. La socialiste bernoise Margret Kiener Nellen en est très remontée. «Il n’aurait pas été élu au Conseil fédéral si nous l’avions su», confie-t-elle à la SonntagsZeitung.
▼A suivre
«Schweiger-Ammann» (Ammann le muet), le «conseiller fédéral offshore», «Schneider-en-panne»: jamais un conseiller fédéral ne s’était vu affubler de surnoms si peu gratifiants en si peu de temps. Aura-t-il suffisamment de crédibilité pour mener la campagne contre l’initiative de la gauche sur les salaires minimaux, soumise au peuple le 18 mai prochain? On peut en douter.