Main-d’œuvre étrangère.Des chiffres exclusifs qui annoncent la foire d’empoigne pour savoir qui aura droit à quoi.
Quels critères retenir pour rétablir des contingents de travailleurs immigrés? Les besoins des cantons ou les besoins des différentes branches? Et qui décidera? La Confédération ou, comme le suggère le conseiller national Fathi Derder (PLR/VD), les cantons, plus en phase avec les réalités du terrain? L’application du vœu constitutionnel émis par le souverain le 9 février dernier promet d’être un vrai casse-tête administratif.
Notre tableau indique la dépendance actuelle des secteurs primaire, secondaire et tertiaire aux bras et aux talents venus d’ailleurs. Sont pointés comme l’indice d’une vulnérabilité particulière à un plafonnement plus sévère les chiffres qui dépassent le pourcentage de la population étrangère résidente de 22,8%. Si l’agriculture ne recrute que 12,5% en moyenne de ses forces à l’extérieur, l’industrie ne tournerait pas sans le renfort des étrangers, qui représentent déjà 27,9% de ses effectifs. Dans le demi-canton de Bâle-Ville, c’est pratiquement un employé sur deux qui n’est pas Suisse.
Si la dépendance du secteur tertiaire paraît plus faible, les disparités entre cantons sont importantes. A l’exception du Tessin, tous les cantons qui dépassent notre valeur de seuil ont rejeté l’initiative contre l’immigration de masse.