▼Les faits
Nouveau leader du Parti démocrate italien (PD), Matteo Renzi, 39 ans, a obtenu le 24 janvier, par 169 voix contre 139, la confiance du Sénat pour un gouvernement inédit en Italie: seize ministres seulement (un record), dont la moitié de femmes (autre record). A coup sûr le gouvernement le plus jeune depuis 1948 (âge moyen: 46 ans, deux ministres de 33 ans seulement). A contre-courant du sentiment antieuropéen qui se fait jour en Italie, son discours devant le Sénat a été résolument pro-européen, mais il n’est pas entré dans le détail d’un programme qui vise à «un changement radical et immédiat» du pays.
▼Les commentaires
La Stampa souligne sur un ton sarcastique l’optimisme échevelé du nouveau président du Conseil: «Quand une demi-mesure aura été décidée, il nous dira qu’elle est déjà entièrement appliquée», et déplore que les grandes lignes de sa politique économique soient restées dans les limbes. Il Corriere della Sera trouve que sa prestation au Sénat «donne l’image d’un leader trop sûr de soi. (…) La confiance qu’il a obtenue doit être vue comme l’ouverture d’une ligne de crédit et un antidote au désespoir d’une classe politique et d’un pays enlisés dans leurs contradictions». Propriété de Berlusconi, Libero commente: «Le jeunisme est une vilaine maladie: il donne à croire que tout ce qui est au-dessous d’un certain âge est forcément bon, tout ce qui est au-dessus est à jeter.»
▼A suivre
Avec ses projets de réformes à la hussarde, Matteo Renzi paraît ne rien connaître des rythmes politiques italiens. Par ailleurs, pour rajeunir à toute force son gouvernement, il a préféré s’entourer de personnes parfois dénuées d’expérience qui lui doivent tout et se priver des services de politiciens éprouvés, même à des postes cruciaux. Reste que c’est peut-être le remède de cheval dont l’Italie a besoin.