▼Les faits
Pierre Condamin-Gerbier, ex-cadre de la Banque Reyl, témoin dans l’affaire Cahuzac, a été arrêté le 5 juillet et placé en détention provisoire à Berne, peu après avoir affirmé avoir remis à la justice française des informations sur des personnalités ayant détenu un compte en Suisse.
▼Les commentaires
Les médias s’interrogent sur ce lanceur d’alerte et ses motivations. Imposteur? Messie? Victime d’une manipulation? Vengeur masqué? Tous les scénarios se lisent dans cette affaire. «Je m’étonne de l’écho qu’a pu trouver un tel personnage auprès de certains médias», s’interroge le CEO de la Banque Reyl, François Reyl, dans L’Agefi. «Les conflits d’intérêts allégués par Pierre Condamin-Gerbier, comme bien d’autres de ses affirmations, ressortent du domaine de l’affabulation (…)» Le beau-père de l’accusé, qui s’est confié à la Tribune de Genève, estime que son gendre est un menteur doublé d’un manipulateur qui a caché ses dettes à la famille. Côté français, c’est la grogne, car l’arrestation de Pierre Condamin-Gerbier empêche la France de continuer à se renseigner auprès de lui. «Le juste est emprisonné, c’est incroyable!», s’indigne le président de la commission de l’Assemblée nationale qui enquête sur l’affaire Cahuzac, Charles de Courson, interrogé par Le Temps. «Que ceux qui ont commis des crimes accusent ceux qui les dénoncent: il faut être en Suisse pour voir cela.» Dans Le Monde, le rapporteur du projet de loi contre la fraude fiscale en France, Yann Galut, se dit «surpris de cette interpellation», qu’il interprète à ce stade comme un «message menaçant envoyé par la Suisse à l’intention des lanceurs d’alerte».
▼A suivre
Une instruction pénale a été ouverte contre Pierre Condamin-Gerbier qui risque jusqu’à trois ans de prison.
