▼Les faits
Plus le temps passe, plus les Suisses s’aperçoivent des difficultés à négocier une sortie de crise avec l’UE après l’approbation de l’initiative de l’UDC «Contre l’immigration de masse». Berne se dit prête à appliquer le principe de la libre circulation des personnes à la Croatie, via une ordonnance.
▼Les commentaires
«La question croate est cruciale pour sortir de l’impasse avec l’UE», a déclaré à l’ATS le ministre de l’Economie, Johann Schneider-Ammann, en visite au Brésil. C’est la raison pour laquelle les diplomates helvétiques multiplient les contacts avec Zagreb. Avec succès, semble-t-il, puisque la Croatie a l’air d’accord de trouver une solution pragmatique. Mais l’UE rechigne, c’est elle qui est compétente. Jour après jour, la presse alémanique se fait l’écho de nouveaux fâcheux effets de la votation du 9 février dernier. «En Europe, certaines universités phares comme celle de Cambridge ne veulent plus d’échanges d’étudiants avec la Suisse», révèle la Schweiz am Sonntag. «Certaines jeunes pousses craignent de ne plus avoir accès à des fonds qui leur sont destinés dans le programme communautaire de recherche, alors qu’ils ont décroché quelque 300 millions ces dernières années», annonce le Tages-Anzeiger. Tout cela n’impressionne pas le stratège en chef de l’UDC, qui lâche dans Le Temps: «Aucun accord bilatéral avec l’UE n’est vital.» Et il ajoute dans la foulée: «La Suisse peut très bien dénoncer l’accord sur la libre circulation des personnes.»
▼A suivre
Depuis le 9 février, la crise entre la Suisse et l’UE est peut-être encore plus profonde que celle qui suivit le rejet de l’Espace économique en 1992. Bruxelles a d’autres priorités, d’autant que la Suisse ne manifeste plus la moindre envie d’adhérer.