▼Les faits
Le gouvernement japonais du libéral-démocrate Shinzo Abe a adopté une nouvelle politique énergétique abandonnant le plan post-Fukushima du précédent exécutif de centre gauche. Ce dernier visait à supprimer l’énergie nucléaire d’ici à 2040. Annoncée le 11 avril, la nouvelle stratégie définit le nucléaire comme «une source importante d’énergie de base» et précise que les 48 réacteurs à l’arrêt seront redémarrés après leur mise aux normes en matière de sécurité.
▼Les commentaires
Indigné, The Asahi Shimbun juge «inacceptable que le gouvernement encourage le redémarrage précoce des réacteurs à l’arrêt alors que les mesures de sécurité visant à prévenir de sérieux accidents restent encore à mettre en place». Reste que certains titres comme Modern Tokyo Times soutiennent ouvertement l’exécutif conservateur: «L’hystérie autour du secteur du nucléaire est souvent basée sur des manipulations de langage. Après tout, l’énorme pollution générée par d’autres facteurs non nucléaires tue de nombreuses personnes chaque année sans que l’on en parle.» Et le quotidien de rappeler que, si le gouvernement Abe a ignoré l’avis du peuple, «au moins, une direction et un but sont désormais planifiés afin que le Japon réponde au besoin d’une société moderne manquant de ressources énergétiques naturelles». De son côté, The New York Times pointe les «ambiguïtés» de la politique nucléaire du Japon: depuis les années 70, le pays a renoncé à la possession d’armes nucléaires, tout en poursuivant une politique énergétique «centrée sur le cycle du combustible nucléaire».
▼A suivre
Seuls une vingtaine de réacteurs pourraient être rallumés, les autres étant trop vieux, trop chers à moderniser ou situés dans une zone sismique trop sensible.