▼Les faits
L’émission de la TV alémanique Rundschau consacre un reportage critique à l’égard de l’achat de 22 avions de combat Gripen pour 3,1 milliards de francs, un objet soumis en votation le 18 mai prochain. Elle donne la parole à l’expert allemand Lutz Unterseher, qui estime le danger infondé. Invité à répondre, le ministre de la Défense Ueli Maurer perd ses nerfs et qualifie le reportage de «lamentable et tendancieux». Plus de 90 plaintes ont déjà été déposées auprès du médiateur de la SSR.
▼Les commentaires
Le dérapage verbal d’Ueli Maurer intervient dans une campagne très tendue qui annonce le crash du Gripen, lequel ne jouirait plus que de 39% d’avis favorables, selon un sondage du gratuit 20 Minuten. La SonntagsZeitung relève les contradictions du ministre de la Défense, qui prétendait encore en 2010 que l’actuel F/A-18 volerait jusqu’en 2035, mais qui estime aujourd’hui que la Suisse manquera d’avions en 2025 déjà pour assurer la police du ciel. Ueli Maurer se défend dans le SonntagsBlick: «Qu’on m’humilie, j’ai l’habitude. Mais qu’on discrédite l’armée me fâche. L’armée est mon enfant, j’ai réagi aux critiques par un réflexe de protection paternel.»
▼à suivre
Ueli Maurer est plus nerveux que jamais. Au lieu de répondre aux questions pointues, le ministre de la Défense attaque les auteurs d’une émission de télévision, alors qu’un an plus tôt il a lui-même tancé les éditeurs coupables de ne pas suffisamment remettre l’Etat en question. Protagoniste d’une campagne ratée des partisans du Gripen, Ueli Maurer joue désormais les Calimeros: cette méchante télévision est trop injuste envers lui.