A l’échelle nationale, le nombre de bénéficiaires de soutien financier a franchi la barre des 250 000 personnes en 2012. Sur le plan cantonal, Neuchâtel en compte plus du double de la moyenne suisse. La faute à un fort taux de chômage et de divorce.
Pris isolément, les chiffres sont connus, et même admis. Réunis, par contre, ils donnent le vertige: près d’un Neuchâtelois sur quinze (7%) touche l’aide sociale dans un canton où le revenu moyen atteint à peine 72 000 francs, l’un des plus bas du pays! Deux maux aigus plombent le niveau de vie: un taux record de chômage (près de 6%) et jusqu’à 60% de divorces. Résultat: une large partie des habitants du canton sombre dans la paupérisation. Mais la tendance pourrait s’inverser à l’avenir: au début de l’année, le Conseil d’Etat neuchâtelois a décidé de réduire le forfait versé aux moins de 35 ans afin de mettre en place de nouvelles mesures de réinsertion professionnelle.
A l’échelle suisse, le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale ne cesse de grimper. La barre des 250 000 personnes (3,15% de la population) a été franchie pour la première fois en 2012. Neuchâtel excepté, les cantons urbains apparaissent comme plus inégalitaires. Le taux d’aide sociale y atteint des sommets même si les revenus y sont plus élevés qu’ailleurs. Avec 36 000 bénéficiaires (5,09%) pour un gain moyen de 84 000 francs par contribuable, Vaud illustre cette dramatique tendance en Suisse romande.
Paradoxalement, nombreux sont les cantons plus «pauvres» à posséder un taux de bénéficiaires de l’aide sociale largement en dessous de la moyenne helvétique. C’est notamment le cas d’Uri (1,13%), du Valais (1,52%), de Glaris (1,97%) ou du Jura (2,33%). Dans les régions «périphériques», la solidarité familiale évite très souvent aux plus démunis de se tourner vers le dernier filet de l’Etat providence.
Sources: microGIS, OFS - Statistique de l’aide sociale 2012 | AFC 2010