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Fribourg série d'été: Marguerite Bays, la sainte laïque

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:47

Piété. La modeste couturière qui prêchait la bonne parole aux enfants est en voie de canonisation.

«Chambre de Marguerite Bays: dernière porte à gauche au fond du corridor. Vous pouvez entrer sans sonner.» C’est ainsi que le visiteur est accueilli dans une ancienne ferme de La Pierraz, hameau où Marguerite Bays est née en 1815. Un couloir conduit aux deux petites chambres de la Servante de Dieu. Ce jour-là, on y hume un léger parfum de garde-manger (à dire vrai, de saucisson). Odeur de sainteté? La couturière avait, dit-on, un talent pour «raccommoder» ses semblables entre eux. Une parque bienveillante qui reprisait les âmes.

D’elle, il n’existe aucune photographie. Le portrait peint que l’on représente toujours a été fait par une religieuse qui n’a jamais rencontré Marguerite Bays.

Malgré son exhalation, Marguerite ne souhaita pas entrer dans les ordres. Les vendredis, elle restait chez elle. A 15 heures, elle était «comme morte», affirment les témoins. Elle se réveillait vers 16 heures, «toute glorieuse, pleine de joie». Elle revivait la Passion du Christ et ses mains saignaient. C’est ce qu’on peut lire dans un épais volume, plus lourd qu’une bible, adressé au Vatican le 27 mai dernier pour soutenir sa canonisation. La candidature est à l’étude…

Le miracle qui pourrait lui permettre d’accéder à la sainteté se serait produit en 1998. On prétend qu’une petite fille est passée sous la roue d’un tracteur mais qu’elle s’est relevée indemne. Son grand-père avait prié Marguerite Bays… Cela s’ajoute au miracle, contesté, de 1940: un alpiniste aurait échappé à la mort, sur la Dent-de-Lys voisine, en invoquant la dévote.

De son vivant, pourtant, les autorités religieuses la voyaient d’un mauvais œil. Question d’influence. Si un vieux domestique était à l’agonie, c’est Marguerite Bays que l’on appelait, pas le prêtre… L’évêque d’alors lui avait demandé d’arrêter de se rendre intéressante, avec ses marques sur les mains. Mais Marguerite Bays n’a pas attendu le Vatican pour devenir une sainte. Elle impressionnait ses concitoyens. Dans l’enquête diocésaine, on peut lire le témoignage d’une voisine: «Marguerite ce n’était pas rien. Tout le monde l’aimait.»

D’une chapelle à l’autre

Il existe aujourd’hui un itinéraire Marguerite Bays. La balade part de Siviriez (la chapelle funéraire consacrée à la future sainte, avec un reliquaire signé Jean-Jacques Hofstetter et Pascal Jonin). Et s’achève à la petite chapelle de Notre-Dame-du-Bois (où la couturière avait coutume de prier). Les plus endurants pousseront jusqu’à l’abbaye de la Fille-Dieu, en passant par Romont. La Servante de Dieu aimait à s’y rendre.

Sur le chemin, on peut donc visiter, à La Pierraz, la maison où elle vécut avec son frère et sa cruelle belle-sœur (le diable n’est jamais loin du bon Dieu). L’intendante Fabienne Sauca y accueille les visiteurs. Comédienne de formation, elle captive son auditoire en racontant la vie de la fervente couturière. Au-dessus d’un petit lit, un chapelet que des adorateurs empressés ont en partie démembré. Et de petits gants blancs, avec lesquels la sainte laïque cachait ses stigmates.


Marguerite Bays

Née en 1815 à La Pierraz, la couturière se dévoue aux malades et aux enfants. Miraculée d’un cancer en 1854, elle commence à recevoir les stigmates. Elle meurt en 1879.


À voir

Romont
Musée du vitrail

Pour découvrir l’art du vitrail, de
l’Antiquité à l’art nouveau, du Moyen Age aux créations contemporaines. Avec une exposition temporaire des œuvres de Marc Chagall (jusqu’au 2 novembre).
Au château de Romont
www.vitromusee.ch

Rue
Restaurant de l’Hôtel de Ville

Une cuisine franche et conviviale, dans une ambiance de brasserie parisienne. Saint-Jacques poêlées, entrecôte de bœuf grillée aux herbettes et cognac, corbeille glacée à la poire à Botzi…
Rue du Casino 30
www.hoteldevillerue.ch

Mézières
Musée du papier peint

L’histoire passionnante des tapisseries, d’un point de vue tant esthétique que technique. Les murs deviennent des paysages. Avec, jusqu’au 28 décembre, un regard sur les papiers peints des maisons fribourgeoises.
Au château
www.museepapierpeint.ch

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Jesus Sauca
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