▼Les faits
Septante-neuf homicides par imprudence. C’est le lourd bilan auquel doit faire face le conducteur du train qui a déraillé mercredi passé près de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. Francisco José Garzón Amo n’aurait pas freiné à temps: le train allait à 190 km/h sur un tronçon où la limite est de 80 km/h. Il n’a pas pu passer le virage qui l’attendait et a déraillé. Le conducteur est libre, mais sous contrôle judiciaire.
▼Les commentaires
El Mundo a reproduit un extrait de la feuille de route du train: celui-ci devait quitter un tronçon sur lequel il pouvait rouler à 220 km/h pour en rejoindre un autre, limité à 80 km/h. D’après le quotidien, «le fait surprenant est que cet itinéraire laisse le conducteur décider du moment et de la manière de commencer à décélérer. C’est-à-dire qu’il devait décider quand freiner pour entrer dans le virage à 80 km/h. Rien ne lui disait comment ni où le faire.» Aucun avertissement sur les derniers tronçons. Aucun système de freinage automatique sur les voies. L’éditorialiste du Temps souligne le danger qu’est l’être humain pour lui-même: «L’homme, sans lui jeter la pierre, est le maillon faible de la chaîne sécuritaire. Ainsi s’est engagée une course pour confier à la technologie et à la science toujours plus d’éléments de contrôle de notre sécurité, dans une société où l’aversion au risque s’est décuplée ces dernières décennies.» Une technologie pas toujours opérationnelle: Euronews se demande s’il y n’y aurait pas eu «une défaillance dans le système de freinage».
▼A suivre
Soumis à des règles strictes, Francisco Garzón devra pointer régulièrement au tribunal, rendre son passeport et ne pas conduire de trains. L’enquête devra également déterminer si le train, les voies ou les systèmes de sécurité sont en cause.