▼Les faits
Des milliers de personnes ont manifesté à travers la Tunisie après l’assassinat du député et opposant de gauche Mohamed Brahmi, abattu près de la capitale le 25 juillet, jour du 56e anniversaire de la République tunisienne. Montré du doigt, le parti islamiste Ennahda au pouvoir dément toute implication, comme il l’avait fait à la suite de l’assassinat, le 6 février dernier, de Chokri Belaïd, autre figure de la gauche tunisienne.
▼Les commentaires
Pour La Presse de Tunisie, ce deuxième assassinat politique vise à fragiliser la transition démocratique: «Les commanditaires nourrissent l’espoir de faire avorter un processus qui est proche de son achèvement et qui, dans le même temps, est livré à des turbulences internationales et un mouvement interne appelant à la révolte…» Même son de cloche du côté de L’EconomisteMaghrébin, pour qui l’assassinat d’un représentant à l’Assemblée constituante le jour où la République tunisienne fête son 56e anniversaire et en plein mois de ramadan constitue «un triple affront» au peuple. «Le message des commanditaires est clair: (...) la démocratie ne prendra pas racine en Tunisie, l’assassinat politique servant de catalyseur à l’anarchie qui elle-même mènera à la destruction de l’Etat et à la «somalisation» de la Tunisie.» Résigné, l’éditorialiste du quotidien tunisien indépendant Le Temps souligne que la révolution «a changé les mœurs politiques» et mis sur le devant de la scène des hommes et des femmes dont les méthodes sont «en contradiction avec les règles du dialogue et du compromis».
▼A suivre
Les autorités tunisiennes mettent en cause les salafistes. Elles ont confirmé que la même arme a été utilisée pour tuer Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd.