Zoom. Lena Dunham, la célèbre créatrice et actrice de la série TV «Girls», publie son autobiographie.
«A 9 ans, j’ai fait vœu de chasteté sur un bout de papier que j’ai mangé.» La biographie de la New-Yorkaise Lena Dunham, scénariste, productrice, réalisatrice et actrice de la série TV déjà culte Girls, créée en 2012, regorge de ce genre de phrases délicieuses, de ces raccourcis punchy à l’humour américain. Ses mémoires, pour lesquelles elle aurait reçu 3 700 000 dollars, ressemblent à l’esprit de sa série. Girls raconte la vie d’une bande d’amies new-yorkaises, dans la lignée de Sex and the City, mais en plus trash et en moins snob. Une série qui constitue déjà une forme d’autobiographie et qui capturerait merveilleusement le Zeitgeist. Dans ce texte à l’écriture enlevée se dessine le portrait d’une jeune femme, encore très tournée vers l’enfance et l’adolescence, terriblement angoissée et peu sûre d’elle-même, mais qui manie l’autodérision comme une arme. Le ridicule, elle l’affiche pour être aimée. Adorablement névrosée et terriblement normale. Pourtant, si elle prétend être «comme tout le monde», elle n’en est pas moins une happy few, et le groupe de ses Girls est une petite coterie fermée sur elle-même. Tout cela semble bien huilé. Comme s’il ne s’agissait que de clichés sur la féminité, l’amour, l’amitié… Un produit séduisant qui enferme son auteur (et les femmes de sa génération) dans une image, plutôt que de creuser les apparences.
Lena Dunham. «Not that Kind of Girl. Antiguide à l’usage des filles d’aujourd’hui». Belfond, 318 p.