Enquête. Dans le sillage de l’EPFL, le canton de Vaud se positionne comme un des pôles les plus dynamiques de Suisse en matière d’innovation. C’est dans les hautes technologies que les start-up de la région se démarquent. Notre sélection.
Dossier réalisé par Sophie Gaitzsch, Camille von Kaenel et Thomas Pfefferlé
Nicolas Durand a toujours voulu devenir entrepreneur.«A 14 ans déjà, j’ai lancé un projet de dépannage informatique avec un ami, raconte l’ingénieur de 32 ans. Ça a été en quelque sorte ma première start-up!» Nicolas Durand est aujourd’hui à la tête d’Abionic, une jeune société lausannoise active dans le diagnostic des allergies, qui suit un parcours sans faute: 7,5 millions de francs levés, 20 prix d’innovation et une entrée sur le marché prévue courant 2015. Pour Abionic, le diplômé de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne se prend à rêver à un avenir à la Logitech, l’entreprise informatique vaudoise qui a révolutionné la souris et inspiré des générations d’entrepreneurs. «Avec création d’emplois et idéalement entrée en Bourse!»
En tête des classements
Abionic est loin d’être un exemple isolé. Le canton de Vaud compte une concentration exceptionnelle de start-up dans les domaines medtech et biotech, mais aussi des technologies de l’information, des cleantech, de l’agroalimentaire ou encore des technologies sportives. Rien d’étonnant lorsqu’on sait que la Suisse se place en tête des classements internationaux d’innovations, loin devant ses voisins européens, et même devant les Etats-Unis. Autre élément révélateur: selon la plateforme startups.ch, qui soutient les jeunes entreprises, le registre du commerce a enregistré 40 000 inscriptions en 2013, un record. A lui seul, le plus grand canton romand a comptabilisé l’an dernier 3544 nouvelles sociétés, en deuxième position après Zurich.
«Lausanne est un des principaux pôles de la création de start-up en Suisse, indique Julien Pache, associé chez investiere, une société zurichoise d’investissement spécialisée dans ce genre d’entreprises. La région jouit d’une très bonne réputation auprès des investisseurs. Le tiers des projets que nous finançons se trouvent en Suisse romande, une bonne partie d’entre eux dans le canton de Vaud.»
L’EPFL joue un rôle central. «Les grandes écoles techniques sont des moteurs d’inno-vation, explique Hervé Lebret, responsable du soutien à la création de start-up à l’EPFL. Il suffit d’observer la situation aux Etats-Unis: c’est autour du MIT et de Stanford que naissent le plus de start-up.» L’institution lausannoise offre une infrastructure importante pour transformer les bonnes idées qui germent dans ses laboratoires en projets entrepreneuriaux. Le parc scientifique de l’EPFL dispose de quatre bâtiments dédiés aux jeunes entreprises ainsi que de programmes de coaching et de financement. Le soutien aux start-up comprend aussi des acteurs importants hors des hautes écoles: un écosystème touffu, composé d’initiatives fédérales, cantonales et privées. «De nombreux programmes sont apparus ces dix dernières années, constate Raphaël Conz, de la Promotion économique du canton. Mais le soutien n’est pas le seul élément. Au final, il faut des entrepreneurs qui acceptent de prendre des risques. Or, aujourd’hui, créer une entreprise devient une véritable option de carrière.»
Sommaire
Des capteurs pour aider les personnes âgées
Les écrans du futur
Trouver des places de parc libres
Diagnostiquer les allergies en quelques minutes
Des technologies au service du sport
Recycler la chaleur perdue des usines
Des robots qui cultivent des salades