Zoom. L’agressive BMW i8 est sobre et peu polluante grâce à un duo petit moteur à essence-moteur électrique rechargeable. Une tentative de redéfinition de la voiture de sport.
Une des premières surprises de cette voiture, qui en réserve beaucoup, est son minuscule moteur trois cylindres de 1,5 litre de cylindrée. Le type que l’on trouve dans une Golf ou une Corsa. Il sonne pourtant – en moins bruyant – comme le six cylindres à plat d’une Porsche, d’une voix rauque qui doit beaucoup aux acousticiens de chez BMW. C’est un paradoxe à l’image de l’i8, qui a les attributs d’une supercar, mais ne consomme qu’entre 3 et 7 litres d’essence en moyenne, alors que ses concurrentes en sifflent le double. Et n’émet que 59 g/km de CO2, alors que ses rivales en toussent le quadruple.
La BMW i8, deuxième modèle de la ligne électrique du constructeur bavarois après la disgracieuse i3, entre dans la catégorie «hybride rechargeable». Elle associe son petit trois cylindres à essence de 231 Ch à un moteur électrique de 131 Ch. Les batteries, issues de l’i3, se rechargent en route, surtout sur le mode «sport». Elles se remplissent d’électrons également sur le secteur, en trois à cinq heures selon la prise. L’i8 est capable de rouler sur un mode 100% électrique sur une trentaine de kilomètres. Le silence est alors presque complet, juste tempéré par un sifflement artificiel de vaisseau spatial qui prévient – un rien – les piétons distraits. Le faible niveau sonore dans l’habitacle 2+2 places (deux minuscules places à l’arrière, comme dans une 911), parfait pour la conversation et l’écoute de la musique, dit aussi que la bête tente une redéfinition de la voiture de sport, laquelle est aussi ancienne que l’expression «vroum-vroum».
La BMW i8 est en plus une 4x4! Plus précisément une traction intégrale, le moteur thermique tractant les roues arrière, le moteur électrique les roues avant. En mode véloce «sport», le système de bord module la motricité de chaque roue, une gestion qui colle l’i8 à la route tout en lui donnant beaucoup de vivacité et de précision. La voiture a un comportement de voiture de sport à moteur central, avec en plus un centre de gravité placé très bas grâce au lest des batteries lithium-ion. L’amortissement reste très ferme en toutes circonstances: un mode plus souple aurait été le bienvenu. Rayon performance, la BMW passe de 0 à 100 km/h en 4,4 secondes, alors que sa vitesse de pointe est limitée à 250 km/h. Mais c’est bien son couple linéaire, sous assistance électrique, qui lui donne son tempérament.
Découpée dans l’aluminium, le carbone et des matériaux synthétiques à haute résistance pour la cellule de l’habitacle, l’i8 est légère: 1,5 tonne sur la balance. Sa silhouette sculptée par l’impératif aérodynamique fait glisser l’air sur ses surfaces à la manière d’une goutte d’eau. Elle se passe d’aileron rétractable grâce à la canalisation du flux d’air le long des portières et dans la section supérieure des ailes arrière. Achtung: les mêmes portières s’ouvrent en élytre, ce qui implique d’avoir beaucoup d’espace latéral dans les parkings. Sinon, on ne peut pas sortir de la voiture. Ou y rentrer si un impétrant est venu se coller à vous après votre départ. Mauvaises surprises en perspective…
Les sourcils se haussent également au prix de ce véhicule futuriste, 160 000 francs dans sa configuration de base, avec des packs d’équipements exclusifs à même pas 20 000 francs…