Analyse. Si l’on considère tous les élus sur les plans fédéral, cantonal et communal, c’est le parti libéral-radical qui est encore et toujours le premier du pays.
Kevin Gertsch et Chantal Tauxe
Depuis quand le seul score au Conseil national vaut-il à un parti le titre de «premier parti» de Suisse? A partir de 2003, avec 26,7% des suffrages, l’UDC se targue en tout cas d’être le meilleur. Sa part du gâteau électoral nourrit sa revendication d’occuper deux sièges au gouvernement. Toutefois, si l’on prend en compte tous les élus, tant aux niveaux national, cantonal que communal, législatif et exécutif confondus, le classement varie sensiblement: c’est le PLR qui arrive en tête avec 2011 élus, formation historique de la Suisse moderne, suivi par le PS (1863). Avec 1205 élus, le PDC, longtemps troisième grâce à son ancrage dans les cantons, a cédé sa place au cours de la dernière décennie à l’UDC (1511). Le PBD, parti gouvernemental de circonstance, ne comptabilise que 173 mandats. A noter qu’il n’existe pas de statistiques de tous les élus communaux, l’unique disponible ne comptabilisant que les communes de plus de 10 000 habitants.
De quelle légitimité les partis peuvent-ils se targuer pour gouverner au plus haut niveau? Le rapport de force sous la Coupole doit-il dominer ou le réseau que constituent nos trois strates fédéralistes n’est-il pas un indicateur plus pertinent du pays réel? Si l’UDC peine tant à passer le cap des élections majoritaires, si elle a deux fois moins de mandataires dans les exécutifs que le PLR, n’est-elle pas disqualifiée comme parti de gouvernement apte au compromis, c’est-à-dire au rassemblement? En année d’élections fédérales, le débat mérite d’être ouvert.
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