Neuchâtel. Les barèmes baissent, les déductions augmentent et l’amnistie fiscale bat son plein dans un canton à la mauvaise réputation fiscale.
Neuchâtel avait la réputation d’être un enfer fiscal. Cela se révèle de moins en moins vrai. Entreprise en 2012, la réforme de la fiscalité des personnes physiques enchaîne les baisses de barèmes d’imposition et les hausses de déductions, une mutation qui doit s’étendre jusqu’à 2018. Elle inclut aussi une amnistie fiscale, qui permet aux contribuables de déclarer des avoirs restés dissimulés sans risquer des amendes et des poursuites, tout en profitant d’un taux d’intérêt moratoire abaissé à 3% au lieu de 10% actuellement. Ce volet de la réforme débute cette année et courra encore en 2016.
Cependant, il est encore trop tôt pour consigner ces avoirs «oubliés» sur la présente déclaration, car celle-ci concerne les revenus de 2014, qui ne sont pas concernés par la mesure d’amnistie. Le Conseil d’Etat recommande cependant aux contribuables de se préparer à profiter de cette occasion car il annonce d’ores et déjà une intensification de la lutte contre la fraude fiscale «par la mise en place de mesures visant à améliorer l’efficacité des contrôles, à en augmenter la fréquence et à en accélérer le rythme». Autre incitation: dès 2017, l’intérêt moratoire ne retrouvera pas son barème de la période préamnistie, il sera fixé aux 8% des montants non déclarés.
Relèvement des frais de garde
Dans l’immédiat, seules deux mesures entrent en vigueur pour la déclaration fiscale à remplir cet hiver. La première concerne la déduction pour frais de garde des enfants. Ceux-ci sont entièrement déductibles du revenu, à la condition qu’ils ne dépassent pas 19 200 francs. Soit un relèvement de 1700 francs du plafond précédent. Si ce geste reste encore bien inférieur aux coûts effectifs d’une garderie pour un enfant confié à la journée, cela sur une année, la mesure a cependant de quoi soulager quelque peu le porte-monnaie d’un couple de parents travaillant tous deux à plein temps. L’autre mesure concerne aussi les familles: l’introduction d’un rabais d’impôt de 200 francs par enfant.
Toujours en faveur de ces dernières, d’autres déductions seront introduites dès 2015: des déductions de 6000 à 6500 francs par enfant, en fonction de l’âge. Mais elles ne devront être couchées sur la déclaration que dans une année, début 2016.