Le travail de la députation s’est résumé à éteindre des incendies à la suite de deux votations sur l’aménagement du territoire.
Sonné après les deux «oui» du peuple suisse l’obligeant à repenser totalement sa politique d’aménagement du territoire, le Valais tente un brutal réveil. Ses parlementaires à Berne ont réagi pour en atténuer les effets. Mais au moment où ils avaient réussi à persuader les deux Chambres d’organiser une session spéciale en Valais pour mieux faire comprendre les spécificités du canton, nouveau coup dur: c’est cette fois le Conseil d’Etat qui refuse d’assumer l’opération.
Peu nombreux étaient ceux qui pensaient que l’initiative de Franz Weber, limitant le nombre de résidences secondaires à 20% du parc de logements, triompherait dans les urnes. Le Conseil fédéral, le Parlement et tous les partis sauf la gauche la rejetaient. En 2012, elle est tout de même acceptée par 50,6% des votants. Un an plus tard, le Valais est cette fois seul contre tous pour s’opposer à la révision de la loi sur l’aménagement du territoire (LAT), qui limite notamment les zones de construction. Nouveau «oui» du peuple, cette fois à 62%.
Ces deux votations ont évidemment bouleversé la vie des députés valaisans à Berne, les obligeant à lancer deux démarches: l’une pour adoucir les effets de ces deux textes sur l’économie du canton, l’autre pour expliquer que le pays de Farinet n’échappe pas à la juridiction suisse.
Pour ce qui est de la première, la mission semble réussie, à en croire les menaces de référendum que fait planer la Fondation Weber, qui est horrifiée, quant à elle, par le nombre d’exceptions introduites pour édulcorer ce qu’on appelle désormais la Lex Weber. «C’est un compromis acceptable, qui respecte le texte des initiants. Essayez d’aller construire une résidence secondaire en Valais, à Berne ou aux Grisons, vous n’avez aucune chance», lance le président du PDC, Christophe Darbellay.
Quant à l’opération de charme consistant à délocaliser une session parlementaire en Valais, le PDC Yannick Buttet avait convaincu les deux Chambres. Il voulait en profiter pour tordre définitivement le cou au cliché – très répandu outre-Sarine – qui veut que les Valaisans soient les Corses de la Suisse. Mais le Conseil d’Etat valaisan a préféré renoncer à dépenser plus d’un million de francs pour l’organisation, qui posait également des problèmes techniques. «Dommage, c’est une occasion ratée», regrette Yannick Buttet.
Pas de maillon faible
Une bonne nouvelle tout de même dans ce tableau bien sombre. Dans le cadre de la stratégie énergétique 2050 visant à sortir de l’ère du nucléaire, les Valaisans ont réussi à inclure un soutien à l’énergie hydraulique traditionnelle, qui bénéficiera d’une hausse de 0,1 centime par kWh de la taxe verte (RPC) prélevée sur l’électricité. Yannick Buttet, encore lui, en a été l’un des moteurs au sein d’une sous-commission de la CEATE (Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie). Ce n’était pas gagné d’avance: la droite, roulant pour le nucléaire, et la gauche, focalisée sur la promotion du solaire et de l’éolien, s’étaient montrées très sceptiques dans un premier temps.
La députation valaisanne est l’une des plus équilibrées de tous les cantons romands, sans maillon faible. Derrière Christophe Darbellay (PDC) et Stéphane Rossini (PS), la relève est déjà là: Yannick Buttet a été l’un des députés les plus actifs, tandis que Mathias Reynard (PS) peut lui aussi être crédité d’une bonne législature. Malgré ses 27 ans, il est déjà le socialiste romand le plus sollicité par les médias dans les questions de formation, toujours prêt à dénoncer les «dérives néolibérales» du secrétaire d’Etat Mauro Dell’Ambrogio.
Quant à Oskar Freysinger, il a perdu toute influence sous la Coupole depuis son accession au Conseil d’Etat valaisan. A force de vouloir empêcher le très controversé Grégory Logean de lui succéder à la Chambre basse, il a surtout montré que le double mandat était désormais impossible. Il a dû lâcher toutes ses commissions, là où justement un politicien peut exercer son influence.
MÉTHODOLOGIE
Comment les parlementaires sont-ils notés? L’Hebdo a évalué l’influence des parlementaires selon les critères suivants: les commissions auxquelles ils appartiennent, leurs responsabilités, leur efficacité en commission, leur faculté à trouver des compromis, leur réseau en Suisse alémanique et leur cote dans le parti. Toutes les commissions ne se valent pas: la plus importante est la Commission de l’économie et des redevances (CER), créditée de 5 points. Suivent: les Commissions de la santé (CSSS) et de l’aménagement du territoire (CEATE), 4 points; les Commissions des transports (CTT), des finances (CdF) et des institutions politiques (CIP), 3 points; les Commissions de la science (CSEC), de la politique extérieure (CPE), de la sécurité (CPS) et de gestion (CdG), 2 points; enfin, les Commissions des affaires juridiques, de rédaction et judiciaire, 1 point. Les autres critères sont crédités de 1 à 10 points.
La présidence d’un parti, d’une grande association, d’une chambre et d’une commission donne droit à 2 points supplémentaires; la vice-présidence à 1 point. La présence dans les médias se base sur les données suisses des médias de presse écrite (SMD) durant la présente législature. La présence sur les réseaux sociaux (Twitter) et le taux d’absentéisme (voir politnetz.ch) n’ont pas été notés.
CLASSEMENT COMPLET DES PARLEMENTAIRES ROMANDS
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CLASSEMENT PAR CANTONS ET PAR PARTIS
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