Deux marchés se superposent dans le canton alpin.L’un, en basse altitude, soutenu par des prix attractifs. L’autre, en stations, incertain depuis la limitation des résidences secondaires.
Le Valais est un carrefour où se croisent les différentes tendances et tensions du marché du logement. La vallée du Rhône est à l’image de la situation du canton de Fribourg ou du Nord vaudois, un marché soutenu par la croissance démographique et des prix abordables. Avec toutefois des valeurs plus élevées à proximité immédiate des rives du Léman.
Quant aux stations de montagne, elles ne sont pas sorties de la crise ouverte, en mars 2012, par l’acceptation de l’initiative Weber sur la limitation des résidences secondaires. Zermatt, Saas-Fee, Verbier et le Haut-Plateau de Crans-Montana sont ainsi en pleines turbulences. Les prix y ont baissé de 15% en moyenne. Comme à Genève. Il faut cependant encore plus d’un million de francs pour s’offrir un appartement de quatre pièces sur les hauteurs du val de Bagnes.
«L’application de l’initiative Weber est devenue un champ de bataille entre les partisans d’une mise à l’œuvre laxiste, avec une sophistication juridique difficilement décryptable, et ceux qui exigent un respect du texte à la lettre. Il en résulte une incertitude pour les acteurs du marché, surtout dans les régions où les projets de construction restent en suspens», note-ton dans les milieux immobiliers. Qui dit incertitude dit aussi retenue des acheteurs, et donc diminution des prix.
La pression sur ceux-ci est accentuée par la brusque montée du franc après la suppression du taux plancher. Pour un résident européen, qui gagne sa vie en euros, «il peut être intéressant d’encaisser le bénéfice de la brusque plus-value d’objets immobiliers valorisés en francs suisses. Et de se prémunir de futures baisses des prix. Ce qui incite à la vente», analyse Hervé Froidevaux, de Wüest & Partner. L’immobilier touristique n’est donc pas tiré d’affaire.
L’atmosphère est très différente lorsqu’on descend en plaine. Les prix y sont comparables, pour les appartements comme pour les villas familiales, à ceux que l’on trouve sur le Plateau: à partir d’un demi-million de francs pour les premiers, aux alentours de 700 000 à 800 000 francs pour les secondes. Facilité croissante d’accès à l’arc lémanique et son bassin d’emplois, économie en progression et climat favorable: la région a beaucoup d’atouts et se fait de plus en plus attirante. Du reste, les villes de Sion et de Sierre ont enregistré les croissances démographiques parmi les plus soutenues de Suisse romande l’an dernier.
En amont du bois de Finges, dans la partie germanophone, la situation est beaucoup plus calme. Peu de projets, des prix qui n’évoluent guère. La poussée démographique du Bas n’a pas encore atteint le Haut.
Cependant, l’essor du Valais romand est exposé au même risque que celui du Plateau, à savoir une chute de la demande de logements si la baisse des prix se poursuit sur l’arc lémanique. Le Valais est un canton ensoleillé certes, mais pas totalement à l’abri des tempêtes.
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