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Hebdo.ch » revue de blogs de la semaine

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Jeudi, 22 Août, 2013 - 05:51

Ce qu’il restera de Locarno

Plus de 100 films diffusés, 160 000 entrées, des dizaines de soirées mondaines où se mêlent gens de la branche et personnalités politiques ou économiques, un Léopard d’or attribué au film espagnol Histoire de ma mort d’Albert Serra: le 66e Festival du film de Locarno a vécu, le tapis rouge est remballé. L’heure est au bilan. Que restera-t-il de Locarno 2013? Un duo de réalisateurs qui puise dans le passé une source inépuisable d’éléments pour parler du présent, un documentaire sur le politicien suisse le plus controversé de l’histoire, et le coup de gueule d’un cinéaste: voilà ce qui a marqué les blogueurs de L’Hebdo.

Enthousiasmé, Frédéric Maire l’a été par Pays barbare, le dernier film du couple d’auteurs les plus rares et méconnus du cinéma contemporain, Yervant Gianikian et Angela Ricci: «Les cinéastes exploitent l’histoire et les images qu’il en reste pour construire une réflexion en miroir sur notre réalité. Celle d’un nouveau fascisme qui rejette tout autant que le Duce la figure de l’autre (…) Un néoracisme porté par certains partis et certains parlementaires sans que le gouvernement ne s’émeuve vraiment. Le film s’achève dans le noir. La voix nous interroge: «Nous ne savons pas où nous allons. Et vous?.»

Un film à voir en miroir de L’expérience Blocher, présenté en avant-première sur la Piazza Grande. Si elle n’a attiré que 6000 spectateurs – ils ont été bien plus nombreux pour Jennifer Aniston en stripteaseuse dans We’re the Millers – la dernière production de Jean-Stéphane Bron était on ne peut plus attendue par les observateurs politiques. Un documentaire plongeant le spectateur dans l’intimité du tribun zurichois, était-ce bien nécessaire? François Cherix se montre perplexe: «Certes Jean-Stéphane Bron est un cinéaste talentueux, mais son film peut-il dépasser la redite des tourments connus? (…) Il est à craindre que ceux qui voient les dangers du blochérisme ne trouveront rien de neuf dans le film alors que les admirateurs du Chef éprouveront à sa vue les frissons justifiant leur sentiment (…). Ce film constitue certainement un travail esthétique de haute qualité. Reste une question pressante (...): quand les forces vives de la démocratie suisse oseront-elles enfin se détacher de la fable blochérienne et clore “l’expérience nationaliste”?»

Des frissons, le directeur du Festival international du film de Fribourg, Thierry Jobin, en a aussi eu lors de la cérémonie de clôture du festival, au moment où le cinéaste Yves Yersin a pris la parole: «(…) J’ai une pensée pour lui qui a mis plusieurs décennies à revenir après Les petites fugues et qui doit, en ce moment, souffrir d’une nouvelle malédiction. (…) Le Festival du film l’aurait appelé samedi à 8 heures du matin pour l’enjoindre à revenir au Tessin car il allait remporter un Léopard d’argent avec son très beau documentaire Tableau noir. Sauf qu’en chemin, un second téléphone lui aurait précisé que, en fait, il ne remporterait qu’une mention. (...) Une pensée aussi pour mon homologue Carlo Chatrian, car, quoi qu’il soit vraiment arrivé et qui justifie ou non la violence d’Yves Yersin sur la Piazza Grande, un festival n’est jamais une machine de précision.»

Point de trophées mais du cinéma, aussi, et une ultime révérence, dans les écrits de Patrick Morier-Genoud: «Haji était brune et sexy. Sa beauté sauvage m’avait cloué sur le siège inconfortable du cinéma où j’étais allé, au milieu des années 70, voir Faster, Pussycat! Kill! Kill!, de Russ Meyer, (…) connu pour la taille des seins de ses actrices. Haji est morte le 10 août, elle avait 67 ans. Deux seins de plus au ciel, comme deux nouvelles étoiles dans la voie lactée; il faudra que j’y envoie un peu de ma semence en hommage.» Cela vaut presque un trophée, après tout.


Blogs» Politique» Une Suisse en mouvement
Juges étrangers: coup tactique de l’UDC

Le parti agrarien construit et désigne un ennemi inexsitant.
Johan Rochel

L’UDC a présenté à la presse ses réflexions sur les défis que le droit international et les fameux «juges étrangers» posent à la Suisse. Dans ce qu’elle appelle un «document de fond», l’UDC esquisse les manières pour la Suisse de «reprendre le contrôle» de son droit national. (…) A l’aune d’une pointe de cynisme et de stratégie politique, le papier de position présenté par l’UDC se lit comme un coup tactique dans une partie qui s’annonce très longue, dépassant largement l’échéance des élections de 2015. J’interprète la stratégie de l’UDC de la manière suivante: reprenant à son compte les aventures de don Quichotte, le parti agrarien s’invente en constructeur de moulin. Il y met pêle-mêle le droit international général, les droits de l’homme, les «juges étrangers» et l’interdiction de la torture. Le moulin tient à peine debout tant ses fondations sont tremblantes. (…) Le coup tactique consiste donc à créer un objet de discussion qui, en tant qu’unité, n’existe pas. (…) Avec ce papier, la distinction entre droit national et droit international se retrouve à l’avant-plan (…), les juges internationaux deviennent des «juges étrangers» (…), les droits de l’homme sont imposés de l’extérieur à la Suisse, perçue comme étant incapable d’assurer elle-même la défense de ses citoyens. (…) Il faut remettre radicalement en question le moulin lui-même et expliquer pourquoi il n’existe pas en tant que moulin. En d’autres mots, il faut reséparer ce que l’UDC tente de traiter d’un bloc. Ce travail – de toutes les interviews, de toutes les discussions – passe par une intraitable exigence sur la langue. Chaque détail doit être combattu, afin de ne pas laisser s’installer dans le débat de fausses idées. (…) S’agit-il de détails académiques réservés
à quelques élus? Loin s’en faut! A sous-estimer la bataille des concepts et de la langue, on s’étonnera un jour de ne même pas être convoqués à la guerre pour laquelle on se prépare tant. Car la guerre du droit international n’aura peut-être pas lieu: les forces progressistes de ce pays l’auront déjà perdue.


Blogs» Economie & Finance» Les non-dits de l’économie
L’Allemagne décrédibilise la BCE

35 000 Allemands ont déposé un recours contre le soutien de la BCE à la zone euro.
Sergio Rossi

En politique monétaire, la crédibilité de la banque centrale est un atout majeur pour assurer l’efficacité de ses interventions ayant pour objectif la stabilité des prix et, de là, contribuer à la stabilité macroéconomique. Le «nouveau consensus en macroéconomie», qui s’est imposé au sein de la profession, affirme que l’indépendance de l’autorité monétaire est cruciale pour asseoir la crédibilité de la politique menée par la banque centrale. Ce consensus est particulièrement bien établi en Allemagne, où la Banque centrale européenne (BCE) a son siège et où se trouve la banque centrale nationale (Bundesbank) la plus intégriste qui existe à cet égard. Or, le recours déposé par environ 35 000 citoyens allemands à la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, en Allemagne, contre l’implication de la BCE dans le mécanisme de soutien de la zone euro remet en question l’indépendance de l’autorité monétaire européenne, contredisant ainsi, ouvertement, le principe de l’indépendance des banques centrales. Nul n’a besoin d’être économiste pour comprendre que cette contradiction, une fois découverte par les marchés, affaiblira la crédibilité de la BCE et donc le dispositif «pare-feu» mis sur pied tardivement avec son aide. (…)


Blogs» Politique» Blog dans le coin
Je ne voudrais pas être Superman ces derniers temps

Il est plus sage de poser des questions que de poser des bombes.
Vincent Pellissier

J’avoue ne pas trop savoir quoi penser des héros modernes que sont les «lanceurs d’alertes». Héros romanesques, héros parfois flamboyants, mais héros avec leurs zones d’ombre… Edward Snowden, ancien collaborateur de la CIA et de la NSA, dénonce par médias interposés les programmes d’écoute d’internet de la première puissance mondiale. Le mythe de Big Brother se matérialise: un Etat déployant des pratiques portant atteinte aux libertés fondamentales et à la vie privée. Les USA sont dans leurs petits souliers avec leur population, leurs alliés européens et se fâchent avec les Russes. Le soldat Bradley Manning a fourni des milliers d’informations classées confidentielles au site Wikileaks qui les a divulguées en clair sur la Toile. Le fondateur du site, Julian Assange, est un héros pour certains et… un violeur pour d’autres. (…)  Tout au long de l’histoire, des personnes ont justifié des actes illégaux au nom d’idéologies. Pourtant, deux écoles s’affrontent. La première approche de la désobéissance civile est non violente. Le Mahatma Gandhi en est l’incarnation. L’autre approche intègre aussi des actes illicites, voire violents. Pour Robin des Bois, c’était assez simple. Il volait aux riches pour redistribuer aux pauvres. Mais alors, dans quelle catégorie classer par exemple quelqu’un comme Pierre Condamin-Gerbier? Franchement, être super-héros et devoir sauver le monde aujourd’hui, ça doit être un super casse-tête. Superman, il doit taper sur la tronche de qui en Egypte ou en Syrie? A mon avis, il est plus sage de poser des questions que de poser des bombes. (…)

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